La publicité devient la grande star durant le mois sacré. A la télévision, à la radio, dans les journaux, au téléphone, sur les panneaux d’affichage ou sur les bâtiments et les bus, la publicité est partout.

Le nombre de placards et spots publicitaires auxquels nous sommes exposés augmente terriblement durant le ramadhan au point de provoquer la colère de la population.

Puisqu’il est connu d’être un mois de la consommation, ramadhan est la période où les investisseurs et les producteurs augmentent les publicités qui mettent leurs produits et leurs promotions à l’affiche. La capitale, par exemple, s’enrobe de surfaces publicitaires. Des photos publicitaires sont plaquées un peu partout dans des lieux publics.

Des centaines de spots publicitaires affichent des maquettes pour de nombreux produits commerciaux de tout genre, des offres promotionnelles des trois opérateurs téléphoniques qui ont la tradition de charmer leur client à chaque occasion du ramadhan.

Sur les autobus de transport public et les taxis, dans les magasins, sur les murs des taxiphones et ceux des bâtiments, aux arrêts de bus, les affiches publicitaires investissent  chaque place publique capable d’attirer le maximum d’attention des consommateurs. La publicité arrive même en SMS au téléphone.

Les publicitaires investissent aussi le net pour capter l’attention des connecteurs. Ce qui fait que personne ne peut y échapper. La chaîne maghrébine Nessma a choisi de rejoindre le marché des spots publicitaires en Algérie pour la première fois, puisque les publicités pour des programmes télévisés sur des panneaux d’affichage n’existaient pas auparavant en Algérie.

Les maquettes de Nessma TV portent les images des acteurs principaux de quelques programmes  sur lesquels compte la chaîne pour attirer de nouveaux téléspectateurs. Les affiches comprennent également les horaires de diffusion avec un  slogan promotionnel pour la chaîne comme «had elaam rana ala Nessma» (cette année on est branché sur Nessma).

La publicité dans les lieux publics a atteint ses sommets durant le mois de ramadhan en envahissant même les autobus et les taxis. Elle transforme ainsi toute une ville en page publicitaire dont l’image est le moyen de communication majeur avec le consommateur. Achetez, achetez et achetez…c’est la chanson que chante chaque image publicitaire.

Mises à part les stratégies marketing de ce genre de publicité durant le mois, les spots publicitaires font partie, en outre, de l’ambiance ramadhanesque depuis quelques années, puisque les affiches publicitaires sont particulièrement abondantes à encombrer les lieux publics en ce mois sacré.

La publicité à la télé ou la force…d’embêter

Contrairement à la publicité dans les lieux publics, et celle de la presse écrite et de la radio dont le mode de transmission du message publicitaire ne constitue pas une grande gêne  pour la population, celle de la télé devient de plus en plus un véritable casse-tête des chaînes télévisées arabes.

Le commerce audiovisuel investit exagérément le ramadhan. En Tunisie, par exemple, plus de deux heures sont réservées à la publicité chaque jour. En Algérie, une moyenne de pub de 15 min précède une série de 20 min qui se suit par une autre série de pub de 10 à 15 min.

La profusion publicitaire compte en premier lieu sur les programmes télévisés qui attirent le plus l’attention des téléspectateurs qui sont particulièrement fidèles aux chaînes arabo-musulmanes durant le ramadhan.

Une profusion qui provoque parallèlement la colère des téléspectateurs à cause des multiples spots publicitaires qui empêchent de suivre l’histoire d’un feuilleton ou d’un film.

Les chaînes télévisées algériennes, comme les autres chaînes arabes, profitent de l’attention particulière que leur accorde le public durant le ramadhan pour réserver une grande partie de la programmation à la publicité.

Le marathon accéléré des chaînes télévisées vers l’augmentation des spots publicitaires provoque les nerfs des téléspectateurs qui ont du mal à suivre leur programme préféré.

Le  feuilleton syrien «Bab El Hara» diffusé sur la chaîne saoudienne MBC1 dans sa quatrième édition est parmi les premiers feuilletons qui captent l’attention du téléspectateur arabe.

La durée de diffusion de cette série est partagée presque de moitié avec la publicité avec une moyenne de six pauses publicitaires qui se diffusent toutes les 8 min de diffusion de ce feuilleton qui rend le petit écran désagréable, même si que le téléspectateur accorde beaucoup d’intérêt à cette série.

Même certains prédicateurs égyptiens ont leur façon de réagir à la profusion publicitaire durant le mois de carême de cette année.

Ils se sont impliqués pour  faire face au phénomène  en s’adressant aux responsables des chaînes de ne pas encourir la colère de Dieu en éloignant les musulmans des valeurs du ramadhan avec des programmes de distraction et des projets de gains commerciaux.

Ceux qui payent beaucoup d’argent pour faire passer leur pub risquent de le perdre, car les gens ont le choix de zapper pendant la pub ou de mettre l’option «mute» à force d’exagération publicitaire. Par ailleurs, la publicité peut nuire même à la programmation de la chaîne,  dans le cas où certains choisissent de zapper  les deux : la pub et le programme.

Les télévisions profitent du ramadhan pour rattraper des retards ou des pertes commerciales avec une programmation publicitaire accélérée.

La colère et les nerfs des téléspectateurs s’accélèrent  sans jamais trouver le moyen d’échapper aux ennuis de la publicité, puisque ceux qui zappent à cause de la publicité trouveront d’autres publicités sur les autres chaînes.

Une chose qui démontre, bien sûr, que la publicité est la plus grande vedette de tous les autres programmes des chaînes arabes durant le ramadhan. Néanmoins, l’idéal serait  que les stratégies de marketings des publicitaires trouvent de nouvelles techniques pour faire passer leurs messages sans trop ennuyer le téléspectateur